Rencontre musicale métissée avec la sémillante Susheela Raman

En concert le 28 mai à la Bouche d’Air à Nantes
1 entrée gratuite avec le PASS Spectacle - Tél : 02 40 73 40 20


L’Anglaise d’origine indienne Susheela Raman, qui était récemment en tournée dans la région, fera bientôt une nouvelle escale à Nantes.
Son album "Salt Rain”, véritable métissage musical, mêle avec bonheur sonorités folk, paysages africains et chants indiens.



- Comment définissez-vous votre musique ? Soul, pop, world… ?
Je l’appellerais "musique pour les âmes" : c’est sensuel, funky, émotionnel !

- Comment avez-vous débuté, qui vous a donné envie de faire de la musique ?
J’ai su que j’étais faite pour cela dès mon plus jeune âge.
C’est quelque chose que l’on réalise assez vite : on ne devient pas chanteur, on l’est ! Et je pense avoir ressenti cela très jeune.
Je pense être naturellement très à l’aise sur scène, j’y ai pris goût très jeune.
L’adrénaline et la sensation que l'on a sur scène agit telle une drogue : on en devient vite accro !

Un jour à Londres, j’ai écouté un disque que Sam avait enregistré avec un autre chanteur indien et j’ai adoré le CD. J’ai rencontré Sam et on a décidé de travailler ensemble.
Pendant 3 ans, on a essayé beaucoup de choses différentes et on a enregistré un disque. Ce que nous faisions au départ était complètement différent, cela a beaucoup évolué.
Puis on a fait quelques concerts l’année dernière mais cette année marque notre première année de tournée !

- Comment composez-vous vos chansons ?
Beaucoup de mes chansons sont des anciens chants du Sud de l’Inde, certains ont 300 ans.
Un des compositeurs que j’interprète vivait dans les années 1700 dans le Sud de l’Inde. Il a écrit des chansons comme "Nagumomo".
Je chante aussi les chansons d’un autre compositeur, Dikshitar, qui a écrit beaucoup d’invocations des dieux comme la chanson "Ganapati" qui est une invocation de Ganesh, le dieu-éléphant.
J’interprète aussi quelques chansons en anglais que j’écris avec Sam Mills mon compositeur.
J’écris en anglais et un peu en tamoul mais j’aime surtout ces magnifiques musiques dont j’ai hérité et que j’ai eu la chance d’apprendre quand j’étais enfant : ce sont de très belles compositions.

- Ce fut difficile de rassembler toutes vos influences, de trouver un équilibre entre orient et occident ?
Quand j’étais plus jeune, je voyais plutôt la musique anglaise et la musique indienne comme deux choses complètement différentes.
Adolescente, je me suis lancée dans la soul ; j’écoutais Aretta Franklin, Billie Holiday... Quand j’ai voulu mixer les musiques indiennes et anglaises, cela a pris du temps pour y arriver, trouver mon style.
Je crois que je me cherche encore. Je ne pense pas qu’on y arrive en un jour puisqu’on apprend au fur et à mesure, on échange et on s’enrichit avec les gens qu’on rencontre. J’ai beaucoup de chance de travailler avec de très très bons musiciens.
Bref, c’est un beau voyage, apprendre est un beau et long voyage !

- Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
J’aimerais bien travailler avec Björk.
Il y a aussi un groupe que j’aime beaucoup en Russie : YABKO. Quand ils chantent, il y a quelque chose qui te pénètre vraiment profondément. Le chanteur s’appelle Albert KUVEZEN, il a une voix extraordinaire, encore plus grave que tout ce que tu peux imaginer : j’aimerais travailler avec lui.

- Aujourd’hui, vous vivez et composez à Londres. Vous sentez-vous plus anglaise qu’indienne ?
J’ai vécu quelques courtes périodes en Inde mais je ne sais pas si j’y vivrais.
Tout en restant très fortement attachée à mes racines, si je devais choisir entre les deux cultures, je choisirais l’anglaise.

- Certaines chansons font référence aux dieux de l’hindouisme. Croyez-vous en la réincarnation ?
Difficile de savoir. Pour ma part, je n’ai pas la réponse.
Je pense qu’il est plus important de se soucier de ce que l’on fait à l’instant présent : on a une vie à vivre, être libre, faire ce que l’on veut … Croire en la réincarnation est pure spéculation !

- Depuis la sortie de l’album, avez-vous fait une tournée en Inde ?
Non, pas encore. C’est quelque chose de très important pour moi et je veux m’y préparer.
Cela demande beaucoup de travail et ce n’est pas encore le moment mais quand cela viendra, ce sera un jour à part.

- Pourquoi cette chanson "Trust In Me", tirée du Livre de la Jungle ?
Enfant, je n'écoutais pas beaucoup de musiques anglaises, mais le Livre de la Jungle est ce dont je me souviens le plus.
J’avais l’idée de chanter cette chanson depuis longtemps et quand j’ai rencontré Sam, il avait la même idée.
Nous l’avons donc fait !

- Pourquoi le titre de l’album "Salt Rain" ?
C’est le titre d’une chanson fondamentale de l’album. C’est à propos d’abandon.
Salt Rain, ce sont des larmes de tristesse, certes, mais aussi des larmes de joie, de libération...

- Votre dernier coup de cœur ?
J’ai vu un film intitulé GORATO (un film japonais), il n’y a pas longtemps, qui m’a franchement impressionnée.

- Votre dernier coup dur ?
Hier, mon ordinateur m’a lâché ! (rires)

Retrouvez un extrait vidéo de l’interview en anglais de Susheela Raman, en cliquant ici.