Les Nuits de la Mayenne mettent en scène le patrimoine local
Les Nuits de la Mayenne vont illuminer le territoire du 18 juillet au 11 août, avec une vingtaine de spectacles programmés dans 14 communes. Ce festival a pour ambition de valoriser le patrimoine local en y faisant jouer des troupes de théâtre. Explications de Sicky Darbion, sa directrice artistique.
Les Nuits de la Mayenne ont un parti pris assez fort. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Notre volonté est de mettre en valeur le patrimoine local grâce au spectacle vivant. Nous nous installons dans des lieux de mémoire : place de village, cour de château ou même dans un bois… À force, nous avons arpenté toute la Mayenne, avec des lieux incontournables comme Sainte-Suzanne ou encore Jublains. Nous essayons de cultiver une vraie proximité entre les troupes et le public avec, par exemple, l'hébergement chez l'habitant à Jublains.
N'est-ce pas compliqué de faire vivre un festival itinérant ?
C'est toujours un peu miraculeux d'organiser ce type de festival, notamment en plein air. Nous avons toujours réussi à passer entre les gouttes ! C'est une logistique très lourde avec en moyenne 8 à 10 comédiens sur scène et 400 spectateurs par soir. Nous nous appuyons dans chaque commune sur des bénévoles très motivés, sans oublier notre équipe de huit techniciens.
Malgré tout, vous n'avez pas peur de relever de nouveaux défis, comme organiser un spectacle dans un site industriel…
Nous avons eu un vrai coup de cœur pour une carrière en exploitation à Neau. Le site va se transformer en une étonnante ville lumière avec la création "Ange et Démon" de la compagnie mayennaise Skakkja, des comédiens sur échasses, et du groupe Bajka, quintet de musiques de l'Est. On peut aussi citer une création en coproduction avec le Théâtre du Kronope – "Le Carnaval des Animaux" – avec un gros travail sur l'expression corporelle. Les comédiens seront accompagnés par l'Ensemble instrumental de la Mayenne.
On sent une vraie prise de risque dans la programmation…
Nous ne courrons pas après les têtes d'affiche. Nous avons fait le choix d'être là au moment où le talent se forme. Plus de la moitié de la programmation est en préachat : ce sont, à chaque fois, de vrais paris artistiques. Nous sommes assez fiers de voir ensuite tourner ces artistes dans de grands festivals. Eux-aussi se mettent en danger en acceptant de jouer chez nous. Cela fait partie du contrat et surtout, je pense, du charme des Nuits de la Mayenne.